lundi 31 mars 2014

Aventures au Cambodge - première partie!

Alors comme promis, je vous reviens avec mes aventures cambodgiennes des quatre dernières semaines. En gros, j’ai fait un circuit antihoraire en commençant par le nord-ouest et finissant par le nord-est. Comme pour mes autres voyages, j’adore utiliser les guides de Lonely Planet et je me fie à leurs suggestions pour l’itinéraire et les meilleures endroits où aller. Aussi, dans les différents « guests houses », on rencontre souvent des gens passionnés qui peuvent nous faire découvrir de formidables aventures non répertoriées, comme mon escapade en moto à partir de Kep que je vous raconterai dans la deuxième partie.
 
Donc, le tout a commencé par la ville de Siem Reap qui se trouve tout à côté des temples de Angkor. Le site archéologique de Angkor est le plus grand site religieux du monde et peut être considéré comme la huitième merveille du monde. Leur construction datent de 600 à 1200 A.D., soit il y a environ un milliers d’années. Plusieurs temples sont particulièrement bien conservés et les sculptures dans la pierre, innombrables sont très impressionnantes. Au moins trois journées sont nécessaires pour faire la tourné des sites les plus importants. Vraiment, je vous conseil fortement de mettre Angkor dans vos top endroits à visiter sur la planète. Alors voici en quelques photos :
 

Les portes sont très bien alignées, symétrie parfaite!

Les trous ont été fait intentionellement pour
donner cette illusion de flamme sur une bougie!

Il y a des scuptures partout. Ici des danseurs.



Le site a longtemps été laissé à la jungle.
Ça donne un avant goût de ce à quoi nos grandes villes pourront ressembler
lorsque la nature aura repris ses droits après les changements climatiques!

Un must, voir le coucher de soleil du haut d'un des sites.

Après une bonne journée de visite à Angkor sous la chaleur, qu'est-ce qu'on prend?
Une bonne Angkor! LA bière locale, et très bonne à vrai dire!

Angkor Wat (le temple principal) au lever du soleil.

Tôt le matin, le soleil de l'est illumine directement ces visages.





Imaginez... avant la guerre on avait tout identifié sur un plan
et désassembler les pierres pour restaurer ce temple.
Les plans ont été brûlés pendant la guerre!
Ça a pris des années pour réussir à solutionner ce méchant casse-tête! 
 

Plusieurs plans d'eau avait été escavé autour des temples pour les protéger.

LE temple principal, Angkor Wat.

Une authentique balle des vietnamiens qui sont venus attaquer
les Khmers Rouges réfugiés dans le temple de Angkor Wat.


La tour principale. On ne voit pas les détails sur la photo mais tout est sculpté.

Les soldats ont enlevé la tête de toutes les statues pour les vendres.

Sur les murs, l'histoire de l'époque et de ses croyances y sont gravés.

Après 3 jours de visite, je me sentais un peu gaga!
 
La ville de Siem Reap et ses alentours est agréable à visiter. Ce fût mon premier contact avec le Cambodge authentique et ses gens attachants (comme je vous parlais lors de mon dernier article). Beaucoup de bons restos vous permettent de découvrir la cuisine locale. Et comme ailleurs au Cambodge, c’est vraiment pas chère, on mange super bien pour environ 5$, bière incluse!
 
Près de Siem Reap, il y a un très grand lac Tonlé Sap, qui fait environ 2700 Km carrés, et il s’y trouve des villages flottants de pêcheurs. Ceux-ci migrent à différents endroits sur le lac selon les saisons.


Une église chrétienne et un orphelinat!

L'école des orphelins du village flottant.
Après discussion avec notre guide local, nous leur avons offert et ammener nous-même
une poche de riz achetée au marchand flottant du coin!

L'intérieur de l'église.

Des enfants revenant ramant de l'école.

Peut-on avoir plus simple comme moyen de transport ?!!

On en profite pour regarder le coucher de soleil sur le lac avant de
retourner sur la terre ferme.
 
En mars en Asie du sud-est, il fait déjà la canicule et c’est la saison sèche depuis quelques mois. Alors, il fait chaud et les champs ne sont plus verdoyants. Il aurait été intéressant de passer du temps dans les montagnes de Cardamons et autres villes en chemin mais j’ai plutôt opté pour me rendre directement jusque sur la côte sud, à Sihanookville pour profiter de la plage pendant quelques jours. Finalement, ce fût une très bonne idée car la « tourista » (diarrhée du voyageur) m’a enfin rattrapé! J’ai pourtant fait super attention, en prenant que des aliments cuits et de l’eau embouteillée mais bon, elle s’est frayée un chemin jusque dans mes intestins… finalement ça m’a permis de réaliser de bonnes réflexions sur le sens de la vie et de l’humain pendant près d’une semaine!

En ouvrant la porte de la chambre... 

Endroit propice à une convalescence et aux réflexions non ?

Alors maintenant c'est l'entracte, vous pouvez vous dégourdir, aller aux toilettes, prendre une bonne bière et je vous reviens avec la deuxième partie sous peu!

 

dimanche 30 mars 2014

Quatre semaines au Cambodge

Après 4 semaines passées au Cambodge, ma première impression qui était d’être arrivé sur une autre planète s’est révélée tout à fait justifiée tout au long de ce voyage. Il y a tant de choses différentes ici dans ce pays du tiers monde, que je ne sais par où commencer. Je pourrais écrire un livre complet je crois, mais je vais me contenter de vous parler de quelques anecdotes et de vous partager quelques réflexions. Effectivement, cet environnement est propice aux réflexions personnelles, on ne peut rester indifférent à leur histoire récente et à la « pauvreté » que l’on voit à tous les jours, partout. Mais aussi, ce sont les gens les plus authentiques et les plus accueillants que j’ai rencontrés de tous mes voyages jusqu’à maintenant. Donc, il y a du très beau et du très difficile à la fois.

Un peu d’histoire et de mises en contexte s’impose pour comprendre. Je n’entrerai pas dans les détails car vous pouvez lire tout ça sur Wikipédia. Mais quand même, il faut savoir que le quart des cambodgiens sont morts exécutés ou de famine à la fin des années 70 lors du génocide perpétré par les Khmer Rouge et la psychose de Pol Pot leur leader. Ce dernier voulait appliquer une théorie de « pure » communiste où les travailleurs des campagnes seraient la base. Les gens ont été forcés d’évacuer les villes pour faire du travail forcé en campagne et beaucoup d’intellectuels, des enseignants, ingénieurs, infirmières, etc.,  ont péris. Au final, le quart de la population y a passé en moins de quatre années!!!

À la capitale de Phnom Penh, on peut visiter la prison S-21 où des milliers de personnes ont été torturées. Le lieux est tel qu’il a été découvert, cadavres en moins, et avec beaucoup de photos avant-après tortures ainsi que le matériel utilisé. Ça vous fait voir le côté le plus sombre dont l’humain est capable. Ma visite s’est ensuite poursuivie au champ d’exécution (les « killing fields ») et fausses communes. Encore là, ce qui y est décrit est horrible. Imaginez cette scène… la musique révolutionnaire à tue-tête (pour camoufler les cris agonisants) ainsi que le bruit de la génératrice fut les derniers sons que les enfants ont entendues avant d’avoir la tête fracassée sur un arbre et jeter dans la fosse. Cet arbre est toujours là… ont s’y recueille un instant.

Saviez-vous que certains pays de l’ouest ont financé et aidé les Khmer Rouges longtemps après qu’ils aient été chassés du pouvoir par les Vietnamiens communistes en 1979? Incroyable non!!? Nous leur avons même donné un siège à l’ONU jusqu’en 1993 et nous avons considéré la coalition rebelle comme seule représentante légitime du Cambodge!!! Et ce tout en sachant les pires atrocités qu’ils ont commis!!! Tout cela car l’orgueil avait été durement touché suite à la défaite de l’ouest avec le Vietnam communiste!!! Non mais c’est révoltant. Et ceci n’est qu’un triste exemple des politiques interventionnistes internationales pratiquées par certains pays « développées » de l’ouest. Je vous avoue que j’ai vraiment eu envie de vomir. Maintenant il y a de l’aide internationale et le procès pour génocide est en cours depuis 2007.

Dans ce champ d’exécution que j’ai visité, plusieurs fosses sont encore intacts et les corps y reposent toujours. Autour de ce site, juste à côté de la clôture, la vie continue. Voici une photo d’une paysanne cultivant le riz que j’ai prise depuis l’intérieur du site.

Au-delà des fosses, la vie a repris son cours. Quelle résilience!

Aussi, 90% des artistes ont été éliminés.  Il y a seulement quelques années, quelques survivants ont repris le flambeau et enseigné aux plus jeunes la culture et les arts. Au musé nationale de la capitale, j’y ai vu un très beau spectacle mettant en scène les coutumes traditionnelles avec musiciens et acteurs. Ce fût très inspirant de voir un tel spectacle sachant ce passé difficile très récent, tout un accomplissement pour eux et quelle résilience!

Comme je disais plus tôt, ce sont les gens les plus accueillants et authentiques que j’ai rencontrés jusqu’à maintenant. Que ce soit à vélo, en scooter ou en kayak, les gens vous sourient et les enfants s’empressent de vous dire « hello ! ». On sent l’authenticité car ce ne sont pas des travailleurs du tourismes dans ces campagnes mais bien des paysans, soit 85% de la population du Cambodge qui dépendant des moyens du bord et d’agriculture à petite échelle pour manger et survivre. Des moments magiques se produisent si vous prenez votre temps lors de votre ballade. Cette cours d’école qui se vide pour venir vous voir ou ces enfants qui nagent vers vous lors d’une ballade en kayak sont de très beaux souvenirs que je garderai longtemps. J’ai demandé à plusieurs reprises à des locaux pourquoi spontanément ils nous sourient, et je n’ai pas eu de réponse autre que celle-ci, soit qu’ils sont simplement contents de savoir que des étrangers s’intéressent à eux, qu’ils viennent dans leur pays. J’ai passé du temps à faire certaines activités parmi les locaux, comme d’aller me baigner dans le lac cratère Boeng Yeak Lom à Ratanakari, et plusieurs adultes nous disent en passant spontanément « welcome to Cambodia! ». J’imagine que ce sera ainsi tant qu’il n’y aura pas trop de tourisme. Je me demande si nos ancêtres disaient la même chose à la rare personne d’une « minorité visible » qui débarquait dans leur village?

Par contre, un comportement que je ne m’explique pas est en rapport avec les déchets. On prend l’autobus pour se rendre d’une ville à l’autre et lors de l’arrêt toilette, les locaux débarquant de l’autobus laissent tomber leur bouteilles vides. À plusieurs reprise j’ai vu des adultes et même des enfants simplement balancer leur déchet de l’autre côté de route. Sous un pont où passe une petite rivière j'y ai vu une embacle de cochonneries. Les déchets sont partout!


Au moins les poubelles, quand il y en a, elles sont fait de produits ré-utilisés à 100%
Oui, ce sont de vieux pneus qu'on assemble avec des vis.

Quand on mange, on jette tout par terre...

Après des heures et des heures de films de kong fu, mon autobus fait enfin une arrêt.
Ne craignez pas, le divertissement se poursuivra avec le karaoke à tue tête!
 
Chemin typique pour aller aux toilettes...

Une tite soupe avant le départ du bus?

Quand on circule en ville, les bonnes odeurs de BBQ roulant alternent avec des odeurs de charognes des déchets qui trainent. C’est malheureusement une des choses que je retiens de la capitale, où j’ai dû patienter plusieurs jours en attendant mon visa pour le Vietnam. Cette capitale est une ville très sale, les déchets sont partout, avec le bruit omniprésent de la circulation chaotique, des klaxons et d’une température de plus de 35 degrés, disons que les ballades ne sont pas particulièrement agréables. Par contre, la vie ici est tellement différente, qu’en faisant abstraction de cela, on découvre un univers fascinant. Voici en photo quelques tranches de vie urbaines!

Une rue typique, celle de mon hôtel.
 
Tout le monde se côtoient sur la rue.
Circulation chaotique, souvent il n'y a pas de feux de circulation, alors
tout s'emboîte tranquillement à la perfection comme une danse.
  
Petit commerce à vendre quelques fruits, observé par un congénère à moto!

Tout se fait sur le trottoire (c'est pourquoi souvent on marche dans la rue).
Ici en premier plan, la réparation de moteurs parterre et
en arrière, un authentique salon de coiffure.

On y construit aussi toute sorte de choses. Les secrets industriels n'existent pas!

Je ne sais pas pourquoi mais une centaine de pains frais gisent là devant la boulangerie.

Cafétéria de trottoire!

Comment maximiser les pieds carrés, utiliser des tables et chaises pour enfants!

Scène de parcs au bord de la rivière.

Un enfant qui transige avec un autre enfant.
Ici on ne joue pas à vendre de la limonade, c'est la vraie vie. 

La capitale est située à la rencontre de 2 rivières dont le fameux Mékong. 

Palais royal au coucher du soleil et la rue pleine à craquée.

Le spectacle dont je vous parlais.

Un ti-truc, quand la canne beignait dans une glacière douteuse, un ti-peu
de gel désinfectant ça peut pas faire de tort, parole de Mr. Prudent!!!
 
En bordure de la ville, sur le Mékong,
des Vietnamiens pêcheurs sans passeports se sont établies ici.

On vit dans son bateau avec la corde à linge à terre.
 
 
Je vous reviens avec d’autres articles beaucoup plus légers pour vous décrire quelques unes de mes aventures au Cambodge de ces 4 dernières semaines. Peut-être que ça vous donnera de bonnes idées pour vos prochains voyages! En voici un avant goût!

En tournée à motocyclette, ce qui vous attend au détour!